Réussir son voyage de chasse en Asie Centrale

L’Asie Centrale offre de multiples possibilités de chasse aux grands gibiers de montagnes mais il faut bien être conscient que ces voyages relèvent davantage d’une petite expédition que d’un voyage de chasse classique. C’est souvent l’occasion d’une expérience fabuleuse et de souvenirs inoubliables. Mais à condition que le voyage ne tourne pas au cauchemar à cause d’une préparation. négligée.

Physique et mental

Que ce soit à cheval (Kirghizistan – Kazakhstan) ou à pied (Tadjikistan – Sibérie), la plupart des chasses se font en montagne et comporteront donc une dimension physique. Il est essentiel de se renseigner auprès de l’organisateur sur les conditions et le niveau de difficulté qui vous attend… Même pour les chasses réputées difficiles, il existe des territoires plus accessibles que d’autres, des aménagements possibles…

Mais ignorer cette précaution peut vous conduire à un échec cuisant et vos guides malgré leur bonne volonté, ne pourront pas faire de miracle. Une fois cette réflexion menée, la préparation physique n’a rien d’insurmontable : quelques marches, un peu de footing, des séances en salle de sport suffisent souvent.

Mais il faut arriver en forme, car la montagne ne pardonne pas la négligence.
Et puis, il y a le mental. Décider de partir en Asie Centrale, c’est accepter de sortir de sa zone de confort. C’est dormir sous la tente dans le froid de l’altitude, partager le quotidien de guides qui vivent dans un autre monde, s’adapter à une météo qui peut bouleverser tous les plans. Ce sont autant de petits chocs qu’il faut avoir anticipés, afin de garder la motivation nécessaire pour transformer ces contraintes en souvenirs marquants.

Matériel et équipement

Arriver bien équipé est important pour éviter que des détails gâchent votre séjour, voire hypothèquent vos chances de réussite.

L’arme et le tir : une confiance totale.

Cela parait évident mais l’on voit trop souvent des situations étonnantes comme des armes mal réglées ou empruntées sans que le chasseur n’ait jamais tiré avec ou sache régler la tourelle. En Asie Centrale, on peut tirer loin mais pas systématiquement. Il est important de s’entrainer, avant de partir, à tirer à 100 m, 200 m, 300 m voire plus avec l’arme et les munitions que vous allez utiliser. Le prix du voyage justifie largement l’investissement dans une ou deux boites de balles pour se sentir pleinement en confiance le moment crucial venu. Que votre armurier ait parfaitement réglé votre carabine ne vous exonère pas de vérifier par vous-même sur des cibles à distance réelle. Votre confiance doit être totale !

Une canne de pirsch sera très utile pour les sangliers Tadjikes ou pour le chevreuil de Sibérie mais moins déterminante pour l’ibex ou le Marco Polo sauf si elle fait aussi office de bâton de marche. En plus d’une bonne paire de jumelles, une longue vue x50 ou x60 permettra de bien juger un trophée à grande distance et de s’épargner des marches d’approches pour finalement ne pas tirer.

Equipement : la différence entre confort et galère.

On sous-estime souvent l’importance de l’équipement. Or, ce sont souvent de petits détails qui font la différence entre un séjour réussi et une expérience gâchée… Chaque destination est différente et votre voyagiste vous donnera une fiche conseil pour ajuster au mieux votre paquetage. La place est chère dans les avions, dans les 4×4 ou sur les chevaux alors autant n’emporter que le nécessaire mais tout le nécessaire. Quelques indispensables :

Vous partez en camps volants, vous avez besoin d’une tente ? toujours deux places pour abriter vos affaires ! Le tapis de sol devra être suffisamment épais pour vous isoler du froid du sol et compenser les irrégularités. Le duvet devra être adaptée aux températures minimales possibles et assurez-vous de la compétence du donneur de conseils. Les valeurs annoncées ne sont pas normées d’une marque à l’autre et l’on voit trop souvent des chasseurs arriver avec des duvets conçus pour le camping des flots bleus alors qu’à 2500 m en octobre, les nuits sont fraîches ! Bien dormir est une condition primordiale pour réussir.

Les chaussures : neige ou pas neige ?

Si vous devez marcher dans la neige, investissez dans des chaussures techniques appropriées, négliger ce point est l’assurance de finir les pieds mouillés et gelés.

Côté vêtements, mieux vaut privilégier la qualité à la quantité. L’expérience montre que vous ne vous changerez pas tous les jours comme vous n’aurez pas accès à la douche tous les jours non plus. Pour ne pas avoir froid, il ne faut pas avoir chaud. Prévoyez des tissus le plus respirant possible pour limiter la transpiration, sécher vite et limiter les mauvaises odeurs. Bannissez le coton, sauf pour dormir dans le duvet, les polaires sauf pour le soir autour du feu. Surtout, appliquez la technique de l’oignon qui consiste à se vêtir et se dévêtir au fil du froid ou de l’effort en superposant les couches pour apporter une protection progressive plutôt qu’une veste ultra chaude en mode tout ou rien.

On ne chasse pas sous la pluie mais elle peut ruiner votre séjour en détrempant vos affaires alors mieux vaut prévoir une veste et un surpantalon 100% imperméable pour se protéger le temps de l’averse. Un ensemble léger que l’on quittera ensuite. Le pantalon imperméable est nécessaire à cheval.

Les petits indispensables.

Un petit sac à dos 25 -30 litres maximum. Guêtres, gants, lunette de soleil, une lampe frontale et ses piles de rechange, la batterie externe pour votre téléphone-appareil photo-GPS etc… Ces petites machines servent à tout mais seulement avec de la batterie !

Côté hygiène, une brosse à dent, un coupe ongle et des lingettes. Vos médicaments usuels et éventuellement un traitement antibiotique à spectre large, léger et parfois précieux.

Enfin, limitez les gadgets, le seul investissement qui compte vraiment, c’est vous . Quelques séances de sport supplémentaires, un peu de rigueur et l’envie d’aller au bout…